- OPHITE
- OPHITEOPHITENom local donné par A. Lacroix à une dolérite particulière des Pyrénées. Les ophites sont des roches basiques, souvent vacuolaires, d’une teinte verte plus ou moins foncée avec des taches blanches étoilées (d’où leur aspect comparable à celui d’une peau de serpent). Cette dolérite présente une structure pœcilitique particulière, dans laquelle des cristaux de pyroxène englobent des lattes de plagioclase, qui sont ici de petite taille. Ces pyroxènes, initialement de l’augite, sont souvent altérés en amphiboles (ouralite), donnant à la roche sa teinte verte. Ces roches peuvent contenir de nombreux autres produits d’altération (chlorite, serpentine, épidote...). Quand l’altération devient plus importante, on lui donne le nom de diabase. Précisons que, dans la littérature anglo-saxonne, le terme de diabase désigne les roches vertes au sens large. Actuellement, le terme d’ophite n’est employé que dans la géologie pyrénéenne, seul le qualificatif ophitique devrait être conservé pour définir une structure doléritique pœcilitique où les lattes de feldspath sont englobées dans de grands cristaux de pyroxène.• 1495; lat. ophites, mot gr., de ophis, les rayures de la pierre évoquant une peau de serpent♦ Minér. Roche magmatique de couleur sombre (souvent verdâtre), parfois avec des cristaux blancs de feldspath en filets. ophite 2. ophite [ ɔfit ] n. m.• 1765; cf. 1. ophite♦ Hist. relig. Membre d'une secte gnostique égyptienne (IIe s. apr. J.-C.) vouant un culte au serpent qui avait tenté Ève (pour avoir révélé à l'homme la connaissance du bien et du mal) et faisant de cet animal un symbole du Messie.I.⇒OPHITE1, subst. masc.MINÉRAL. Diorite de couleur vert sombre, rayée de filets jaunes qui se croisent, présentant l'aspect d'une peau de serpent. On donne dans certaines régions, le nom d'ophite ou de serpentine à des diorites à grains très fins amorphes (BOURDE, Trav. publ., 1928, p.71). Nous traversons ensuite la région infernale des mines de cuivre du Rio-Tinto. C'est une suite d'immenses gradins circulaires taillés dans la montagne, et d'une pierre vert-de-gris ou marbrée comme l'ophite (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.165).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1531 [éd.] (JEAN DE VIGNAY, Miroir historial, V, 2); 2. 1694 marbre ophite (CORNEILLE). Empr. au lat. de l'époque imp. ophites, de même sens que le fr., gr.
«id.».
II.⇒OPHITE2, subst. masc.HIST. RELIG. Membre d'une secte gnostique du IIe s. qui vouait un culte au serpent et voyait en cet animal un symbole du Messie. Antoine effrayé se bouche les oreilles, pousse un cri, et la foule des hérésies s'entr'ouvre pour donner passage au choeur des ophites, portant un immense serpent-python à couleur dorée, avec des taches de saphir et des taches noires (FLAUB., Tentation, 1849, p.255).Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1704 (Trév.). Empr. au b. lat. chrét. ophitae, de même sens que le fr. (IIIe s. ds BLAISE Lat. chrét.).
1. ophite [ɔfit] n. m.ÉTYM. 1495; lat. ophites, mot grec, de ophis, les rayures de la pierre évoquant une peau de serpent.❖♦ Minér. Marbre de couleur sombre (souvent verdâtre), parfois avec des cristaux blancs de feldspath en filets. || Les ophites sont susceptibles d'un beau poli.————————2. ophite [ɔfit] n. m.ÉTYM. 1765; mot grec, → le précédent.❖♦ Hist. relig. Membre d'une secte gnostique égyptienne (IIe s. après J.-C.) vouant un culte au serpent qui avait tenté Ève (pour avoir révélé à l'homme la connaissance du bien et du mal) et faisant de cet animal un symbole du Messie.0 Les sectes ophiolâtres, si nombreuses dans l'antiquité, se prêtaient surtout à ces folles associations. Sous le nom de nahassiens ou d'ophites se groupèrent quelques païens adorateurs du serpent (…) les ophites avaient des serpents apprivoisés (…) qu'ils tenaient dans des cages; au moment de célébrer les mystères, ils ouvraient la porte au petit dieu et l'appelaient.Renan, Marc-Aurèle, VIII, Œ. compl., t. V, p. 824.
Encyclopédie Universelle. 2012.